Selon la théorie de l’autodétermination de Deci et Ryan, nous avons 3 besoins psychologiques fondamentaux pour notre motivation et notre bien être :
- Le besoin d’autonomie
« L’autonomie, c’est la capacité de répondre à ses propres besoins, de prendre et d’assumer ses décisions, tout en tenant compte de son entourage et de son environnement. »
Ce sentiment se partage entre deux sources possibles : interne (le sentiment vient de nous même) ou externe (c’est l’environnement qui est source de motivation). On retrouve donc :
- La motivation intrinsèque : « l’action est conduite uniquement par l’intérêt et le plaisir que l’individu trouve à l’action, sans attente de récompense externe. »
- La motivation extrinsèque : « l’action est provoquée par une circonstance extérieure à l’individu (punition, récompense, pression sociale, obtention de l’approbation d’une personne tièrce…). »
La motivation intrinsèque (interne) est généralement plus efficace car plus durable dans le temps.
Il existe un troisième état de motivation :
- L’amotivation : « l’individu a le sentiment d’être soumis à des facteurs hors de tout contrôle. L’amotivation se distingue de la motivation extrinsèque par l’absence de motivation liée au sentiment de ne plus être capable de prévoir les conséquences de ses actions. » On est ici dans un cas de démotivation, pouvant aller jusqu’au découragement.
- Le besoin de compétence
Les recherches sur la motivation scolaire insistent sur le rôle joué par l’effort pour passer du sentiment de compétence à l’intérêt. Se sentir compétent permet d’être davantage persévérant et de mieux résister à la difficulté. Or, la persistance de l’effort est l’une des caractéristiques qui définit l’intérêt (Hidi & Renninger, 2006 ; Schunk & Pajares, 2005 ; Zimmerman, 2000). Il est alors nécessaire de prendre confiance en soi.
Attention ! Se sentir compétent ne doit pas uniquement être lié aux notes obtenus en classe. Il est possible de se sentir compétent dans une matière, car l’on est capable de se servir des connaissances acquises dans un autre contexte (par exemple, lors d’une discussion en famille), tout en ayant échoué à un contrôle sur ce sujet pour une raison autre que la compréhension même de la notion. Par exemple : je n’ai pas eu le temps de finir, je n’avais pas bien lu la question, j’avais oublié ce détail sur lequel on a été interrogé, j’ai stressé et me suis mélanger les pinceaux…
- Le besoin d’appartenance
Les recherches en psychologie sociale ont montrés que le besoin de se sentir appartenir à un groupe d’individus (famille, amis, camarades de classe…) est indispensable au développement de l’individu. Ce besoin l’est d’autant plus à l’adolescence, où nous recherchons des personnes qui nous ressemble, à qui nous identifier, et en qui avoir confiance pour se développer sereinement.
« L’appartenance à un groupe ou à une communauté lui procure les moyens d’obtenir de l’affection et de l’amour, ainsi que les moyens de s’exprimer, d’être écouté, d’être soutenu, d’avoir une place et un rôle à jouer, de structurer son identité et de recevoir la preuve de sa propre existence. »
Le bien être social est indispensable à la prise de confiance en soi et à l’intégration à un groupe qui nous permettra de nous développer et nous épanouir. Si le besoin d’appartenance n’est pas satisfait, la personne peut ressentir un sentiment de dépendance excessif engendrant une perte d’autonomie, l’un des deux autres besoins fondamentaux.
Les stratégies d’autorégulation de la motivation :
Selon Zimmerman, chercheur en psychologie, « l’autorégulation peut être définie comme des pensées auto-générées, des sensations et des actions qui sont orientées vers la réalisation d’objectifs ».
À partir des réponses formulées par des élèves, les chercheurs Zimmerman et Martinez-Pons se sont aperçus qu’il était possible de regrouper en différentes catégories les diverses stratégies d’autorégulation possibles :
- Le positionnement d’objectif : la détermination d’action ou de résultat que l’individu a l’intention de réaliser. Par exemple, l’élève peut dresser une liste de tout ce qu’il doit faire durant le temps qu’il consacre à réaliser ses devoirs le soir.
- L’utilisation de stratégies centrées sur la tâche : l’analyse de l’activité et à l’identification de méthodes spécifiques et avantageuses pour l’apprentissage. L’élève qui utilise des procédés mnémotechniques pour apprendre une liste de mots dans une langue étrangère est dans ce cas.
- L’imagerie : la création et le rappel d’images fortes qui peuvent permettre d’assister l’apprentissage. L’objectif de ces images est d’éviter l’anxiété liée à la performance et de se motiver pour continuer à apprendre. Par exemple, l’étudiant peut imaginer les conséquences bénéfiques de la réussite aux examens.
- L’auto-instruction : permet de caractériser les différentes formes de verbalisations (oralisées ou non) qui permettent de guider la performance.
- La gestion du temps : permet à l’individu d’estimer l’utilisation de son temps.
- L’auto-surveillance : implique l’observation et le pistage de ses propres performances ou résultats qui généralement sont enregistrés. L’élève va, par exemple, garder une trace de tout ce qu’il a fait.
- L’auto-évaluation : rechercher et mettre en place une mesure afin de l’utiliser pour se juger.
- L’autostimulation : suppose de s’infliger des punitions ou des récompenses contingentes à l’accomplissement de quelque chose. Par exemple, l’élève lorsqu’il réussit à réaliser quelque chose peut s’accorder une pause et faire un jeu vidéo ou au contraire estimer qu’il ne la mérite pas et s’abstenir de faire quelque chose de plaisant.
- La structuration de l’environnement : implique de sélectionner ou de créer des conditions environnementales optimum pour apprendre.
- La recherche d’aide : peut se définir comme le fait de choisir un pair, un enseignant ou de la documentation bien structurée pour s’aider à apprendre.